L'intégralité des points soulevés relèvent de l'opinion de Raphaël Grably, pas de faits.

- Dire "techniquement" le bitcoin n'est pas une monnaie n'a aucun sens, en plus d'être faux, quelle que soit la définition retenue.

C'est une unité de compte, un moyen de paiement (qui gère + de valeur de transaction que VISA) et une bien meilleure réserve de valeur sur plus de quinze ans, que toutes les autres monnaies traditionnelles, tout en étant la monnaie officielle d'un pays souverain. Si Bitcoin n'est pas une monnaie, alors la Couronne Islandaise n'en est pas une non plus, ni la livre libanaise, le bolivar vénézuélien, le peso argentin, etc. D'ailleurs, l'euro est-il une monnaie ? Il est programmé pour perdre de la valeur tous les ans, et en a déjà perdu plus de 50% en 20 ans. Ce n'est donc pas une réserve de valeur ! Aie aie aie...

Il est donc plus exact de dire de ton point de vue que tu "ne souhaites pas que son usage comme monnaie se développe". Mais c'est une opinion, accessoirement qui fait de celui qui la porte un porte-voix de la Banque de France, mais pas un fait.

Je précise qu'il n'y a vraiment plus qu'en France qu'on se masturbe intellectuellement sur la qualification de monnaie.

- La notion de valeur intrinsèque est largement controversée.

Quelle est la valeur intrinsèque d'un billet de 10€ ? Autant en France on peut acheter des biens/services pour une valeur de 10€ avec, autant le fermier bolivien ne peut rien faire dans sa vie avec le billet de 10€, donc il va préférer recevoir n'importe quoi d'autre.

De la même façon, un verre d'eau dans le désert ou à Paris n'a pas la même valeur. Quelle est la valeur intrinsèque de l'action Enron ? Ou de n'importe quelle action si on est en train de mourir de faim ? Ou de l'immobilier dans certaines villes qui paient des gens pour s'installer chez elles ?

De facto, toute personne échangeant un bitcoin contre autre chose (des euros par exemple) sans y être contraint le fait car il voit plus de valeur que dans ce dont il se sépare (des euros par exemple). Donc ce qu'il serait plus juste de dire de ton point de vue, c'est "moi Raphaël, je ne vois pas d'usage personnel à Bitcoin". Encore une fois, c'est une opinion, pas un fait.

- Dire "le bitcoin est à considérer comme un actif spéculatif" implique aussi plusieurs problèmes.

Le premier c'est le fameux "est à considérer", c'est à dire une tournure de phrase équivalente à "il faut le considérer".

Il faut ? Selon qui ? Pourquoi ? Est ce que ça t'irait si j'allais sur un plateau TV dire que "le journalisme est à considérer comme étant nuisible" ?

Ce n'est pas parce que la tournure de phrase est passive qu'elle ne relève pas de l'opinion.

Deuxièmement, la notion d'actif spéculatif dans une économie de marché n'a strictement aucun sens, puisqu'on spécule sur tout, du blé au pétrole en passant par ... les devises. Tous les actifs sont spéculatifs. C'est le PRINCIPE de l'économie de MARCHé : spéculer, c'est à dire projeter un futur, et adapter son comportement aujourd'hui en fonction du futur attendu. Spéculer ça veut dire "voir". C'est la même étymologie que "spectateur" ou "introspection". Stipendier la spéculation, c'est stipendier le comportement normal et universel qui consiste à se projeter dans le futur. Ici encore donc, il s'agit d'une opinion, voire d'une tentative de noyer d'un effet de halo négatif un sujet comme un autre.

- "Si je reçois du bitcoin, je cours un risque de change par rapport à l’euro".

Un risque de change ? Allons donc. Je croyais que ce n'était pas une monnaie non ? Ce serait bien la seule chose qui court un risque de change sans être une monnaie !

- "Le phénomène des cryptobros est réel."

Quelle est ta source pour l'affirmer de façon péremptoire ? Tu as une étude sociologique, un sondage ?

Moi de mon côté, j'ai plusieurs sondages, en France comme aux Etats-Unis, qui disent strictement l'inverse : une surreprésentation (légère) des démocrates (aux US) et du PCF et LFI en France, dans les détenteurs.

Donc je réitère : As-tu une autre source que la chronique d'une spécialiste de la sexualité, le jour précédent, sur la même chaine, pour présenter de façon factuelle et indébattable le fait que le phénomène des cryptos bros est réel ?

- "même si les femmes sont minoritaires."

Les femmes sont minoritaires dans la détention de tous les actifs, des actions aux obligations en passant par l'immobilier, et de très loin, car les inégalités de patrimoine sont très fortes et héritées de décennies où elles étaient encore plus graves, et accessoirement aussi parce qu'il y a une inégalité face à l'éducation financière, l'héritage, ou la gestion de ses finances personnelles.

A l'inverse, après le cash, les cryptos sont les actifs les plus détenus par les femmes (etoro). Manquer une telle contextualisation relève de la désinformation qui sert un narratif fallacieux (crypto bro) mais qui ne correspond pas à la réalité.
Alexandre Stachtchenko

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